Retour sur le salon Produrable 2023
Retour sur le salon Produrable 2023 avec le témoignage de Sophie Geiswiller qui accompagne les décideurs et entreprises vers des modèles à impact. Au sein du collectif de communicants SO! Positive Value elle est experte en stratégie, change management et communication responsable. Directrice de projet sur le salon jusqu’au printemps 2023, elle nous donne son point de vue sur cette 16 ème édition.
La bascule de notre société sera culturelle ou ne sera pas !
Produrable 2023 : Une édition très inspirante et énergisante, une richesse des conférences, des ateliers et des animations des exposants.
La communauté des acteurs pour une économie souhaitable était au rendez-vous !
Quel bonheur de voir que ce fil rouge, « CULTURE(S) : la bascule de notre société sera culturelle ou ne sera pas ! », est au cœur des préoccupations et discussions des scientifiques, chercheurs, philosophes, économistes, politiques, anthropologues, dirigeants d’organisations, communicants, etc.
Un fil rouge qui met en exergue la dimension transversale et systémique de la transformation nécessaire de notre société. Un fil rouge qui intègre tous les enjeux, tous les acteurs et beaucoup de solutions. Un fil rouge qui nous dit que nous n’avons pas d’autre choix que celui de basculer, de rebâtir en profondeur nos modèles d’affaires et organisationnels. Cette bascule ne sera possible qu’en repensant notre rapport au monde, notre récit de société, en créant de nouveaux archétypes, en revitalisant notre culture.
Lorsque ce sont des scientifiques, comme Dennis Meadows, qui nous appellent à revoir complètement notre mindset ou comme Aurélien Barrau, qui nous explique qu’il s’agit de refondre les valeurs et les symboles et que nous vivons une crise civilisationnelle, pouvons-nous rester sourds ? Non !
Voici quelques réflexions qui ont nourri les conférences de ces deux journées :
? Intégrer les limites planétaires et faire de la terre et de la biodiversité nos parties prenantes est aujourd’hui obligatoire. Nous faisons partie du vivant, nous ne pouvons pas vivre sans tout ce qu’il nous apporte. Il est temps d’être en harmonie avec elles et donner un sens identique pour tous et toutes à « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. ».
Cela passe par la justice sociale, le ralentissement, la collaboration systémique, la sous-optimalité, la décroissance de certains secteurs, de certaines organisations. Des termes qui peuvent faire grincer les dents de certains sur un salon business comme Produrable.
Cela appelle aussi à beaucoup d’innovation, de réinvention, de partage, de débats, de collaborations, de recherches, de défis, etc. Un champs des possibles incroyable et créatif s’ouvre à nous. Une écologie culturelle pour tous, une culture écologique et inclusive (@Adn le Shift).
? Considérer le régénératif comme le modèle de business et organisationnel est incontournable, complexe et exploratoire. Concevoir un nouveau projet de société en ancrant les projets économiques dans les territoires, en créant des synergies fortes entre tous les acteurs locaux (entreprises, citoyens, associations, collectivités, etc.) et en comprenant et valorisant leurs singularités est la voie la plus efficiente à date. (@Butterfly).
? Revoir en profondeur notre système de valeurs économiques et sociales, notre conception de la réussite et du bonheur est un vrai défi. Pourtant, le changement de nos croyances, de nos consciences, de notre système de références et de pensée est indispensable pour créer les conditions de cette nouvelle économie. Ce chemin est autant personnel que professionnel.
? Créer de nouvelles normes comptables et indicateurs économiques, de nouveaux savoir-faire et savoir-être ou de nouveaux imaginaires et récits collectifs nécessite de faire dialoguer et collaborer des personnes ayant des enjeux contradictoires mais une mission commune.
? Être individuellement et collectivement alignés et radicaux demande du courage et de l’humilité. C’est reconnaître et accepter que nous nous sommes trompés de chemin, que nous participons à la destruction de notre terre et donc, à terme, celle des humains. Cette conscience de notre rôle dans l’effondrement environnemental et de ses conséquences sur l’ensemble du vivant, nous pousse à renoncer, changer notre regard sur la société, sur notre relation au vivant, sur nos façons d’éduquer, de travailler, de consommer, edvivre, etc…
??♀ Agir vite bien sûr. Mais nous devons également renouer avec le temps long nécessaire pour comprendre et intégrer la complexité. Les entreprises familiales seraient-elles un exemple à suivre ? (@we engage)
? Emma Haziza, nous rappelle, « qu’outre le sang, les deux organes les plus riches en eau sont le cerveau et le cœur”.
Faut-il réapprendre à faire société en écoutant plus notre coeur, retrouver le lien du coeur à coeur (@Dominique Steiler et @Alice vivian), s’émerveiller à nouveau de la beauté de notre monde, ressentir le lien au vivant et l’héritage des peuples autochtones ?
P.S. : Bravo à l’équipe aef info, en particulier Suzanne Giannelli, ainsi qu’à tous leurs partenaires sans qui cet évènement ne serait pas possible.
Sophie Geiswiller